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Victoire pour Berlusconi, victoire pour l’Italie ?

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En déjouant les pronostics, Silvio Berlusconi a frappé un grand coup. Il vient en effet de sortir vainqueur d’une motion de défiance de la Chambre des députés italienne, pour seulement trois voix. Lui qu’on disait anéanti par le départ d’une trentaine d’anciens députés de son Parti du Peuple de la Liberté, le PDL, vers le nouveau parti de son ancien allié, Gianfranco Fini, il montre qu’il conserve pour quelques voix la majorité politique dans la Chambre des Députés. Mais déjà, des craintes se font sentir : « même s’il est sorti vainqueur de cette motion, il est considérablement affaibli. C’est une crise continuelle qui n’aide pas l’Italie à un moment d’instabilité mondiale », telle est la pensée de M. Ginsborg, professeur à l’université de Florence.

Pour beaucoup, cette semi-victoire reflète tout le mal qui règne actuellement en Italie. Avec l’économie européenne la plus endettée, des signes de mécontentement social de plus en plus visibles, Berlusconi arrive encore à se maintenir au pouvoir. C’est dire l’influence (l’aura ?) dont il jouit à droite, et même dans l’Italie toute entière. Néanmoins, cela ne fait que prolonger la léthargie du gouvernement actuel, incapable de passer des réformes cruciales pour l’avenir du pays.  Et qui plus est avec une majorité qui se réduit de plus en plus. Faute de soutien parmi les partis plus à droite que le PDL, Berlusconi s’en va chercher les soutiens des partis centristes (l’ouverture sarkozyste de 2007 l’a-t-elle inspiré ?).

Passons sur les scandales sexuels auxquels le chef du gouvernement italien est mêlé depuis quelques années. Passons sur le contrôle des médias qu’il semble exercer depuis quelques temps. Mais on ne peut pas passer outre l’inefficacité de son gouvernement, et c’est bien cela qui semble inquiéter le plus les Italiens. L’Italie n’est plus dans le wagon de tête de l’Europe, et l’hypothèse d’un scénario à la grecque ou à l’irlandaise n’est pas à écarter (avec les conséquences très fâcheuses que cela pourrait avoir sur l’équilibre de l’UE). Le mieux, ce serait certainement d’organiser des élections législatives anticipées, c’est en tout cas le souhait de la Ligue du Nord, parti dont l’influence grandit au fur et à mesure des soucis de Berlusconi, et alternative crédible au pouvoir de Il Cavaliere. Pas sûr que celui-ci accepte, tant son avenir judicaire dépend des futures échéances politiques. Et pendant  ce temps, à l’image de son dirigeant, l’Italie vacille, attendant certainement un miracle dans les urnes. A moins qu’il ne soit déjà trop tard…

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